Le blog de Laurent en Amérique du Sud

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Torre del Paine, et c'est terminé.

Je pose le vélo à El Calafate pour une semaine de trek dans le parc de Torres del Paine, réputé être le plus beau parc national d'Amérique du sud (et aussi le plus fréquenté) J'y vais en bus, je manque de temps pour y aller à vélo comme initialement prévu, et mon vol retour est au départ de El Calafate.
Une grosse matinée de bus pour aller à Puerto Natales, mais la connexion avec le bus de Torres del Paine n'est pas possible dans la même journée.
Je rencontre une française et un guide de montagne canadien en vacance qui me proposent de faire un itinéraire inédit, mais qui nécessite une autorisation spéciale dont la demande ferait perdre un jour, je décline l'offre, mon planning est trop serré, je n'ai pas de jour de rab et la météo est annoncée plutôt mauvaise pour la semaine à venir. Une consultation des cartes météo du site snow-forecast.com indique une dépression de 970 mb pour la semaine à venir, je ne savais pas que ça pouvait descendre si bas.

Bus le lendemain matin pour Torres del Paine. La route est belle, elle aurait été agréable à vélo, et je me rends compte de la liberté qu'offre le vélo par rapport au bus. Racket à l'entrée du parc (droit d'entré de 20 euros pour les étrangers). Je démarre sous la pluie. L'après midi alternera soleil et averses et me laissera entrevoir quelques profils caractéristiques du massif de Torres del Paine.
Première nuit à Paine Grande, un énorme emplacement de bivouac à coté d'un refuge. L'abri qui sert de cuisine est bondé, l'air y est irrespirable (trop de réchaud), je préfère manger dehors malgré le vent et la pluie qui ne cesseront pas de toute la nuit, causant quelques inondations dans les tentes et duvets de mes voisins. Ma tente a quelques fuites que je doit éponger de temps en temps, mais globalement ça passe, D'autres ne repartiront pas.
Le lendemain temps Patagonien : fort vent de face, mêlé de pluie et de soleil. Peu de monde sur le sentier , je suis quasi seul à braver le vent, yahooo! Objectif : le glacier Gray, énorme langue de glace qui descend du campo de Hielo sur, la plus grosse calotte de glace après le Groënland jusqu'au lac. Quelques éclaircies permettent quelques belles entrevues.
Je pousse jusqu'au camp Paso. Les gardes du parc confirment le mauvais temps à venir, je renonce à l'idée de faire le tour du massif et me rabat sur le trek en W.
Le lendemain, retour à Paine Grande, puis 10 km de plus pour aller au camp des Italiens, au pied de la vallée des Français, que je compte explorer le lendemain. Mais une pluie continue démarrera en fin d'après midi et va durer presque 24 h. La soirée au camp est misérable, chacun dans sa tente humide. Le lendemain, la vallée des français est impraticable, trop d'eau, des torrents impossibles à franchir. De plus, le camp est évacué et fermé : les chiottes ont débordées et le sentier pour aller à la vallée des Torres est fermé car rivières infranchissables à partir du camp suivant, le camp des Cuernos. Tout le monde retourne à Paine Grande.  Je vais dormir quand même au camp des Cuernos en me disant qu'il y a un coup à jouer si la pluie s'arrête.
En effet, il aura bruiné toute la nuit suivante, mais les rivières ont bien baissée, j'ai le sentier qui même à la vallée des Torres presque pour moi tout seul. Quelques trop rares éclaircies laissent deviner les parois verticales qui dominent.
Je retrouve la foule au refuge Chileno et monte dormir au camp Torres et dans la soirée au mirador des Torres, que je parvient à voir presque en entier.
Le soir, je retrouve un couple d'argentins vus le premier jour, le maté coule à flot et on décide de remonter au mirador le lendemain pour le lever du soleil, puis d'enchaîner par l'exploration du Val del Silencio.
A l'heure du réveil il pleut des cordes, chacun est resté sous sa tente.
C'est parti pour être un jour sans espoir. Je pars seul vers le val du Silenccio, fait demi-tour au bout d'une demi-heure. Une seule envie : redescendre et échapper à cette humidité et grisaille dans laquelle je suis plongé depuis 6 jours.
Retour à Puerto Natales dans l'après midi, j'y prendrai un jour de repos le lendemain; ayant décalé mon vol retour d'El Calafate au mardi.
De retour à El Calafate, je parviens à vendre mon vélo à un Niçois, Olivier,  venu accompagner 3 semaine son frère Maxime qui voyage à vélo depuis 1 an et demi. Il devrait l'emmener à Ushuaia. (www. maxvelomonde.net)

Arrivée à Buenos Aires hier soir. La chaleur est écrasante, il est impossible de dormir. J'ai essayé de faire un peu de shopping, mais fondamentalement je n'aime pas les grandes villes. 36 heures, ce sera le maximum que je pourrai tolérer ici.

Du bout de la carretera australe au pied du Fitz Roy

Une tempête Patagonienne a frappé Villa O'Higgins les 28 et 29 janvier, empêchant le ferry de partir. 2 jours à attendre bien au chaud dans le gîte en compagnie d'autres cyclistes allemand et espagnol.

Vendredi 30 janvier, (24 km, +500m)
Le temps est hésitant puis vire franchement au beau permettant au ferry de partir pour Puerto Candelaro. Je prends finalement l'option de visite du glacier O'Higgins, qui se termine dans le lac du même nom par un mur vertical de 80 m. On s'en approchera à 300m au milieu des iceberg. Une chute de glaçon fera quelques grosses vagues. Retour à Puerto Candelaro à  17h, je décide de partir le soir même pour pouvoir prendre le ferry de 11h45 sur le lago des desierto, en Argentine. La piste monte raide et il faut de la puissance pour passer.
Je mettrais quand même pied à terre pour pousser à quelques reprises.
Tout d'un coup une apparition : la tour verticale du Fitz Roy droit dans l'axe du chemin. Arrivé au col frontière, je plante la tente à cheval : tête au Chili, pied en Argentine. Vers 21h arrive une troupe d'israélien qui font la même chose, la frontière se trouve matérialisée par une brochette de tentes.

Samedi 31 janvier, (44 km, +200m)
Coté argentin les choses se compliquent, la piste devient un single track étroit, avec des arbres couchés en travers et des traversée de torrents pied dans l'eau. Globalement ça passe, mais avec la remorque c'est physique. Je dois décrocher la remorque à 4 reprises. la fin du chemin est une tranchée mais heureusement ça descend et la remorque arrive à passer dedans. Sauf qu'elle frotte de plus en plus : elle vient de se rompre et l'arrière n'est plus tenu que par la grille du dessous.
Un bricolage avec mes battons de ski permet de la rigidifier, ça tiendra jusqu'à El Chalten. Les 6 km de single track me prendront presque 2 heures. Entrée au Chili, traversé du lac du desierto en bateau. Ce lac est dominé par les glaciers, c'est exceptionnel. Je prends mon temps sur la piste qui suit. Elle passe au pied du Fitz Roy qui est absolument grandiose. J'hésite à partir trekker dans le val electrico tout de suite, mais je n'ai pas assez à manger, alors direction El Chalten pour faire les courses. Au camping, un groupe d'Allibert, je m'apprête à lancer le réchaud quand leur cuisinier m'apporte leur restes. Les papis n'avaient pas très faim, il y en a pour 10, je me gave.

Dimanche 1 février, (25 km, +750m)
Je pars pour 3 jours de trekking dans le massif du Fitz Roy, après avoir confié vélo et bagages au responsable du camping.
Pour commencer, montée au Mirador du Cerro Torre, une belle aiguille de granite de 3200 m qui domine des fonds de vallée située à seulement 600m d'altitude, la différence d'altitude est impressionnante. Le Cerro Torre n'est pas facile à voir : bien qu'il fasse globalement beau, un flux d'ouest envoie des nuages s'accrocher sur les plus hauts sommets.
Ensuite je vais camper au Camp Poincenot ou je retrouve un groupe franco-allemand rencontré à El Chalten.

Lundi 2 février, (21 km, +700m)
Réveil à 4h30 pour monter voir le lever de soleil sur le Fitz Roy depuis le mirador du Laguna de Los Tres. Je ne suis pas seul, une dizaine d'israéliens font de même. Le lever est magnifique, comme un lever de soleil en haute montagne.
Je rejoins les autres pour le petit dèj et nous allons au camping de la Piedra de Fraile, au nord du Fitz Roy, en goutant les fruits locaux en chemin (en gros de grosse baies blanchches et rouges très sucrées).
petite excursion au laguna electrico dans la soirée.

Mardi 3 février, (18 km, +1400 m)
Nous souhaitons faire une excursion décrite dans le guide de trek du Lonely Planet : montée droit dans le pentu jusqu'à la crête du cerro Electrico, 1500 m de dénivelée au programme. Les 1000 premiers mètres se font bien jusqu'à un bivouac, puis il faut de rendre à l'évidence : c'est scabreux, des pierriers instables, plus aucunes traces de passage, bref on renonce, mais au bivouac un alpiniste américain nous dit qu'il est possible de monter au paso del Cuadrado en contournant le glacier par le bord, ce que confirme un examen visuel, le glacier en question est moribond tel un glacier Pyrénéen et ne semble plus actif dans sa partie haute, trop plane, sa partie basse pouvant être contournée par les rochers. La neige est bien mole, aucun équipement n'est nécessaire (tant mieux car nous n'en avons pas !) et le col est atteint après une petite escalade facile. De ce col,nous dominons le glacier nord du Fitz Roy qui serpente entre des pentes de granit verticales !
Je laisse las autres pour redescendre à la route ou un bus me ramène à El Chalten (pas donné le bus : 30 pesos pour 15 km, tout est cher à El Chalten)

Mercredi 4 février
Journée de repos à El Chalten, à remettre en état le vélo.
Vérification que je peux mettre le sac de la remorque sur le porte bagage, demain je continue sans la remorque.

Du bout de la Carretara Australe, à Villa O'Higgins

Dimanche 18 janvier :  Coihaique -  Villa Cerro Castillo, (98 km,  + 1500 m)
Départ de Coihaique sous un ciel gris, avec un vent de dos qui me fait avaler rapidement les 50 premiers km.  La route va vers le sud est, plus on va vers l'est plus le temps est sec, la transition climatique est assez marqué.  L'aéroport de Cohaique se trouve à 50 km dans cette direction, au niveau d'un "trou de foehn". Passé la bifurcation de l'aéroport, la circulation redevient tranquille, mais ça monte :
franchissement d'un premier col à 1000m, puis d'un 2eme à 1100m. Je double un couple de suisse qui voyage avec un enfant dans une remorque (même type que celle de Benoît), ça ne doit pas être simple tous les jours pour eux.

Lundi 19 janvier : Trekking au lago Cerro Castilo, D+ : 1300 m
Journée trekking pour aller admirer le Cerro Castillo et ses glaciers de plus près. Quelques difficultés pour trouver l'entrée du sentier, en fait il faut traverser une propriété privée défendue par un portail cadenassé, en fait les propriétaires et les chiens sont très gentils..
Ensuite ça roule et je débouche au point de vue au dessus du lac. Je passe 3 heures la haut à admirer le paysage, bouquin er un peu aussi.
Personne la haut mis à part une silhouette aperçu a quelques km. Au retour, je tombe sur André, un cycliste Brésilien. Nous mangeons ensemble et décidons de faire route jusqu'à Puerto Tranquillo, à 124 km, le lendemain.

Mardi 20 janvier : Villa Cerro castillo - Puerto Tranquillo, (124 km, +1100 m)
Départ comme convenu avec André à 8h30. La goudron s'arrête et laisse place à un très mauvais ripio les 20 km suivant. On se croirait revenus sur les routes pourries du nord. En plus de ça, le vent de face est violent, des rafales me font mettre pied à terre, yahou ! Ca y est, premier jour de lutte contre le vent Patagonien, c'est ça l'aventure !
Un moment, on longe une rivière bordée d'une forêt morte, forêt qui n'a pas supporter les cendres retombées lors de l'éruption du volcan Hudson en 1971. Au bout de 5h, nous n'avons parcouru que 45 km, c'est pas gagné d'arriver à Puerto Tranquillo aujourd'hui. Mais heureusement, le vent passe à l'arrière, la fin d'étape est descendante, et on arrivera à l'étape voulue à 19h30, après une journée sans beaucoup de pauses. André mange et se couche dans la foulée.

Mercredi 21 Janvier : Puerto Tranquillo - Puerto Bertand, (68 km, +1150 m)
Lorsque je me lève, André est déjà dans les starting blocks. Je le laisse filer, il a l'intention de rejoindre Cochrane, à 120 km, aujourd'hui, et Villa O'Higgins à 350 km en 3 jours, j'ai l'intention de prendre mon temps et profiter de ce que la région a à offrir.
La curiosité du coin, c'est la capilla de marmol, un champignon de rocher planté dans le lac avec des grottes aquatique dessous. Une agence propose de le faire en kayak de mer, rendez-vous est pris à 13h, pour une excursion de 2h30. J'aurai le temps de rejoindre puerto bertrand après.
J'en profite du temps libre pour faire ma leçon d'espagnol, et lire quelques documents téléchargé.
Finalement le kayak ne sera pas possible, trop de vent.
La route de Puerto Bertrand domine le lac du général carrera, le plus grand lac du Chili, mais ne fait que monter et descendre, je vais mettre plus de temps que prévu. Le lac est d'un bleu clair très puissant, un peu comme certains lacs qu'on trouve au pied de glacier. D'ailleurs les glaciers ne sont pas bien loin, et les nombreuses éclaircies du jour permettent de les admirer.
Arrivée à Puerto Bertrand vers 18h30. Je m'empresse de voir s'il est possible de faire du canoë gonflable sur le rio Baker le lendemain matin, comme c'est  indiqué dans le lonely planet. On me propose 2h30 de raft dans de la classe III. A moins de IV, le raft ne me dis rien, alors je laisse tomber.
Camping chez l'habitant avec cuisine mise à disposition, je mange au chaud.

Jeudi 22 janvier : Puerto Bertrand - Cochrane, (49 km, +1050 m)
Réveil sous le soleil, il fait bon. Je me prépare tranquillement, l'étape du jour est courte. Enfin c'est ce que j'imaginait, car le tracé de la route est particulièrement bourrin, montant 200 m de dénivelé au dessus du rio  Baker pour les perdre aussitôt dans des descentes vertigineuse, j'ai usé de la plaquette de frein dans cette étape. Pour couronner le tout, la route est en tôle ondulée très mauvaise, ça tabasse dur. Le temps se dégrade, je me prends un hébergement en dur à Cochrane, bon choix, une pluie continue démarre une heure plus tard.
Rien de bien intéressant à Cochrane.

Vendredi 23 janvier : Cochrane - milieu de nulle part, (84 km, +1100m)
Réveil sous une pluie battante, après le petit déj je glandouille dans la chambre à attendre une éclaircie qui viendra vers 10h. Au bout de 200 m, je trouve que ma remorque se balance étrangement. Je l'examine et m'aperçois que le métal s'est rompu au niveau du pivot avant, la piste d'hier a fait des dégâts. Je m'en vais trouver un soudeur, il me fait une réparation assez grossière mais qui semble tenir. Au passage, je remarque une fissure importante au niveau du 3/4 arrière de la structure du plateau inférieure, je la fais ressouder aussi, et à 11h je m'élance sous une pluie battante. Heureusement, la pluie se calme assez rapidement.  La route a un tracé beaucoup plus régulier que la veille, on sent qu'elle a été construite plus récemment et plus intelligemment. Le dénivelé reste néanmoins important, au bout de 30 km, je suis déjà à 600 m de D+ et je me fais offrir une part de gâteau par des touristes qui picnic au bord de la route. Ensuite ça devient roulant, le temps se dégage, un beau soleil éclaire les glaciers environnant, le vent est nul, je décide d'en profiter et continuer un maximum. A chaque maison, j'hésite à demander à camper dans le jardin (en espérant me faire inviter à dîner), mais continue vue que les conditions sont bonnes.
Finalement, je tombe sur Chris et Chip, 2 cyclistes anglais qui bivouaquent dans une clairière et m'installe avec eux. Le plan de Chris et Chip est d'aller en Alaska. Ils ont des vélos de cyclo-cross avec des pneus assez fins. Je leur souhaite bonne chance dans le sable de Bolivie.
Examen de la remorque : la soudure du pivot avant a tenu, mais la fissure à l'arrière du plateau s'est rouverte. Je ne donne plus une très grande espérance de vie à cette remorque. Si elle casse, je l'enterre et je continue quand même.

Samedi 24 janvier : Milieu de nulle part - Caleta Tortel, (43 km, +250m)
Réveil sous la pluie, je prends le petit déjeuner allongé dans la tente.
Une accalmie, je sors et je plis tout. Les anglais son déjà sur le départ. Plus j'avance vers l'ouest, plus la végétation est dense, une vraie jungle Patagonienne. Le ciel est pesant, au bout de 10 km il se met à pleuvoir fort, je suis lancé, je me couvre et continue.
J'ai décidé de faire un détour par Caleta Tortel, village de pécheurs indien situé au bord du Pacifique dont la route n'a été ouverte qu'en 2006. La route longe le Rio Baker, le plus gros fleuve du Chili en volume, et il est en crue, par endroit la route n'est qu'à 50 cm au dessus de l'eau.
Arrivée à Caleta Tortel pour le déjeuner. Je me trouve une panaderia-hospedaje, le rêve ! Après la sieste, visite de Caleta Tortel.
Le village est entièrement construit sur pilotis, bien qu'à flanc de colline, avec des passerelles en bois qui relient les maison, et pour cause le sol est complètement spongieux. Les passerelles en bois, entrecoupée de nombreux escaliers, s'étirent sur des km, impressionnant. Je recherche une connexion internet comme indiquée dans les dépliants touristiques. Il y en a une à la bibliothèque mais elle est fermée pour le WE. Je détecte également 3 réseaux Wifi en ce bout du monde mais ils sont cryptés. Tant pis pour internet, seulement je risque de ne pas en trouver avant El Chelten en Argentine, d'ici 6 jours.
Je découvre qu'il est possible de faire des tours en kayak de mer. Je prends RDV pour une séance le lendemain à 10h.
Examen de la remorque : une deuxième fissure s'est ouverte à l'arrière de l'autre tige de la structure du plateau, pas bon.

Dimanche 25 janvier, Caleta Tortel - Puerto Yungay, (43 km, +650m)
La matinée commence par une promenade en Kayak de mer de 2 heures, dans la bay de Tortel et aussi dans le delta du fleuve Baker, tout marron car en crue. Un bon repas au gîte et je file vers Puerto Yungay. En chemin, je croise 3 bretons reconnaissables a leur drapeau, suivi de près par 2 allemands en tout-suspendu avec remorque.  En chemin, je contemple les montagnes très raides qui nous entoure, défendue par des forêts qui sont de vraies jungle et coiffées de glaciers, glaciers qui ne doivent pas être visités souvent vu leur inaccessibilité. A la jonction, Puerto Yungay est indiqué à 30 km, et c'est avec surprise que après 20 km j'y arrive. Il est presque 19h, si j'avais su qu'il manquait 10 km j'aurais pu me bouger pour attraper le ferry de 18h. Ici il n'y a presque rien en dehors de baraquement militaires et un mini bar. Je bivouaque sur la plage.

Lundi 26 janvier : Puerto Yungay - Sentier du lac du Tigre, (73 km, +1150 à vélo, +400m à pied)
Il a plu toute la nuit, la tente est trempée, la tente commence à prendre l'eau sur les bords. Je m'aperçoit que j'ai laissé le sac avec les cartes dehors, c'est tout trempé. Petit déj sous la tente puis je profite d'une accalmie pour tout plier et aller au ferry de 10h.
Traversée sous la pluie ambiance très grise. Ensuite ça roule bien, seulement 2 voitures croisées dans la journée. Je double un groupe de 4 cyclistes : 2 espagnols, une allemande et un anglais.
Comme le temps s'améliore, je m'arrête en route pour faire le trek du lac du tigre, décrit dans le lonely planet. Le départ du sentier est fléché, je cache le vélo dans les bois et m'équipe pour aller bivouaquer la haut, face à un glacier. Mais le sentier devient de plus en plus invisible, il est manifestement trop peu fréquenté. A mi pente, il disparaît complètement, je me retrouve à bartasser, l'heure tourne, alors je laisse tomber et redescend bivouaquer au bord de la route. Le temps est plus sec, la tente sèche très vite, je me fais un bon feu vite allumé avec ma bouteille d'essence. Je teste une nouvelle recette : les pâtes à la purée. C'est comme les pâtes normales sauf que au lieu de jeter l'eau on ajoute de la purée.

Mardi 27 janvier : sentier du lac du Tigre - Villa O'Higgins. (26 km, +300m)
Etape courte sous un ciel gris comme d'hab. 2 italiens en tandem croisés me donnent une bonne adresse : Gîte la Cascade.
Organisation de la traversée en Ferry du lendemain vers l'argentine, bonne sieste et miracle : il y a le wifi dans la chambre.
Pour demain le temps s'annonce venteux, pas sur que le ferry parte.

Sur la careterra australe

Samedi 10 janvier : Trevelin - Futalefu (52 km, +500m)
Retour au Chili lors de cette courte étape. Départ tardif sous un temps gris, pour une fois pas besoin de crème solaire. A mesure que l'on s'approche de Futalefu, le sol est couvert d'une cendre volcanique grise provenant de l'éruption du Chaiten en mai dernier, qui avait conduit à l'évacuation de Futalefu. Futalefu est la capitale de rafting au Chili, je regarde s'il y a moyen de faire une activitée aquatique le lendemain, mais ça semble un peu difficile de faire quelque chose d'intéressant alors tant pis, ce sera pour plus tard. Nuit au camping dans la cendre.

Dimanche 11 janvier : Futalefu - Lago Yelcho (65 km, +600 m à vélo, + 300m à pied)
Je passe la matinée au point de vue au dessus de Futalefu. Le temps est redevenu beau, la route descend en montagne russe. Plus on s'approche de la cote, plus les glaciers suspendus sont nombreux. Je trouve le site de camping gratuit au bord du Lac Yelcho décrit sur le site www.crazymanonabike.com, journal de Jeff Kruys passé la quelques semaines avant. Rituel habituel : baignade tout habillé pour laver homme et vêtements. J'ai un emplacement de camping aménagé à moi tout seul.

Lundi 12 janvier: Lago Yelcho - La Junta, (85 km, +1350m)
Le temps retourne au gris mais il ne pleut pas. Après 15 km j'atteints Villa Sta Lucia, à partir de maintenant je suis sur la Carraterra australe. Bonne surprise, le ripio est bien tassé et ça roule plutôt bien. A un pont suspendu, la route est coupée pendant 30 mn pour travaux, j'en profite pour manger mon snack préféré : le sandwich au pain. Voyant cela, un couple a pitié pour moi et m'offre un picnic complet. Le soir je me prends un hébergement en dur vu la météo incertaine, et rigole devant les grosses bêtises qui passent à la télé (Les Jackass sous-titrés en espagnol, l'occasion de pratiquer les langues aussi)

Mardi 13 janvier : La Junta - PN Queulat, (73 km, +1050m, +400m à pied)
Ce matin il fait toujours gris, mais pas de pluie alors en avant, pas une minute à perdre car le route ferme entre 10h et 14h pour tir de mines. Ce qui fait que j'arrive à Puerto Puyuapi pour me faire un bon saumon grillé au resto à midi. L'après midi j'arrive au Parc National Queulat ou je compte installer la tente et aller admirer le Ventisuero Colgante, un énorme glacier suspendu qui se termine en cascade. Pas de chance, le camping est fermé car l'eau courante est en panne (mais il y en a partout de l'eau, la bêtise américaine aurait-elle aussi atteint le Chili ?) Je pose mes affaires à la Guardaparque et part en rando, on gérera le camping plus tard. Le sentier est tracé sur une moraine colonisée par une végétation luxuriante. Parfois on aperçoit le lac glaciaire bleu pale plus bas. J'entends un énorme fracas, probablement une chute de sérac. Arrivé au point de vue, je ne vois que la cascade qui tombe du plafond nuageux il faudra revenir le lendemain matin pour voir le reste, s'il fait beau. Retour à la guardaparque récupérer les affaire. Le garde est parti, je m'installe au camping et dors à la belle étoile sous l'abri du barbecue.

Mercredi 14 janvier : PN Queulat - Villa Amengual, (70 km, +1300m, +400m à pied)
Ce matin réveil par la pluie, puis obliger de se lever car le vent la projette sur mon duvet. Il pleut fort, je passe du temps pour bouquiner et écrire le blog sous l'abri pic-nic. Je m'y trouve bien installé ! A 11 heures soleil, je monte vite au glacier qui est cette fois visible. Il est énorme, et on verra quelques sérac se décrocher. Départ en vélo qu'à 15h, avec une météo difficile : alternance de soleil et d'averses parfois fortes. Je croise 2 cyclistes : un allemand et un italien. Après une rude montée à un col, j'arrive à la "forêt enchantée" : jolie forêt située sous un glacier suspendu. Pas le temps de faire le sentier proposé par le parc national, il reste 40 km avant le prochain village et mes réserves de nourritures sont basses. La suite n'est qu'une succession de montagnes russes jusqu'à retrouver le goudron pour une dernière montée raide (200 m de D+) avant d'atteindre le village de Villa Amangual à presque 21h. Une demi heure plus tôt, une hospedaje proposait des chambres de 2 personnes facturées seulement au prix de 2 personnes. Hors de question de céder à ce chantage, je continue jusqu'au village ou je trouve, un lit à 3000 pesos (3.25 euros), avec un énorme repas pour le même prix. Je dévore.

Jeudi 15 janvier : Villa Amangual - Villa Manuhuales, (58 km, +700m)
Réveil tôt pour un petit déjeuner à 7h avec les ouvriers du chantier routier hébergés ici. Coté météo c'est pluie de nouveau alors je prends mon temps et ne part qu'avec une éclaircie vers 11h. Les montagnes traversées doivent être magnifique, mais je ne peut que le deviner car les nuages restent compacts. Sur la fin, un fort vent de dos se lève et l'étape est pliée à 15h30. J'hésite à poursuivre pour profiter du vent, la météo du lendemain étant annoncée froide et pluvieuse. Je renonce finalement car : 1) le vent se déchaîne et me semble dangereux pour rouler, et 2) les boulangeries sont fermée et je risque de ne pas trouver de pain avant Coihaique. Hébergement au sec, le vent a continué à se déchaîner avant de laisser la place à une pluie continue. Hébergement assez sommaire, mais succulent repas (cazuala + plat) pour compenser.

Vendredi 16 janvier : Villa Manuhuales - Coihaique, (77 km, +1600 m)
Réveil dans une ambiance humide et glaciale, les joints d'étanchéité de la fenêtre n'ayant manifestement jamais existé dans la pièce ou je dors. La météo était annoncée exécrable mais surprise, il fait soleil (en fait une courte éclaircie). Pas de temps à perdre, il faut y aller. Après 13 km de bitume, j'arrive à la bifurcation entre la route 7 (la carreterra australe), et la route principale bitumée rejoignant la route de Coihaique à Puerto Aisen. Les cyclistes rencontrés jusqu'ici m'ont recommandé la variante bitumée, mais je ne vais pas tenir compte de leur avis, en effet je préfère prendre une route plus tranquille, même si elle n'est pas revêtue et plus dure. Et puis la vraie carreterra australe, c'est la route 7 ! Et je vais être servi : 55 km de piste très peu fréquenté, en montagnes russes tout du long avec franchissement d'un col à plus de 800m en plein vent, vent qui heureusement sera généralement favorable. 1600 m de dénivelé au compteur à la fin de la journée. Les montagnes autour doivent encore être magnifiques, mais elles sont toujours dans les nuages, avec quelques averses, je n'aurait pas vu grand chose de cette partie nord de caraterra australe. Je retrouve le goudron les 10 dernier km et la circulation de cette route me conforte dans mon choix de la route 7. Je suis maintenant à Coihaique, capitale de la région d'Aysen (patagonie du nord du chili) avec ses 50000 habitants. Après 10 jours d'effort non stop j'y prends une journée de repos mérité.

Dans le Parc National de Los Alerces

Mercredi 7 janvier  (104 km, +1150 m)
je prends la route en direction de Travelin, étape de dans 3 jours avec la traversée du Parc National de Los Alerces au programme. Ca commence par 50 km de goudron très roulant, au passage je double 4 voyageurs à vélo. Le paysage est très alpin : vallées glaciaires, rochers granitique, un peu de neige sur les sommets.
Ensuite piste de ripio traversant de grands espaces jusqu'à l'entrée du parc national, où l'entrée est chère pour les étrangers : 30 pesos (8 pesos pour les argentins). Il s'y trouve une aire de camping gratuite au bord du lac.  Pas besoin de douche, le lac est la pour se laver.
Quelques minutes plus tard arrive Clément, un cycliste toulousain que j'ai vu la veille à El Bolson.

Jeudi 8 janvier : (25 km et + 500 m à vélo, +1500 m à pied)
Réveil assez tôt car je souhaite faire un trek partant 20 km plus loin.
La route suis le lac, mais n'arrête pas de monter et descendre, offrant au passage de belles vues. Je souhaite laisser mon VTT à la guardapaque ou il faut s'enregistrer, mais un panneau indique que le chemin y menant est interdit aux VTT. Un employé du parc en quad y va et m'indique de le suivre par la piste de service. Mais a la Guardaparque, le garde est psychorigide, pas possible d'y laisser le VTT et mes affaires, il ne veut pas voir de VTT ici du tout ("il faut se garer sur le parking, avec les voitures"). Il ne veut pas non plus m'enregistrer pour faire le trek du "Cerro Alto El Petiso" car le règlement du parc fixe une heure limite de départ à 10h, et il est 10h30, aie la bêtise "made in USA" est en train d'arriver en Argentine.
Je refait 1 km en arrière et trouve une cachette dans les bois pour y laisser mes affaires, peu de chance que quelqu'un tombe dessus puisque c'est interdit de sortir des sentiers ici. Je m'équipe, et je pars à la recherche du départ du sentier, mais je tourne en rond, pour cause, le départ du sentier est caché, un moyen semble-t-il de s'assurer que seuls ceux qui s'enregistrent puisse monter. Enfin je trouve l'entrée du sentier, le balisage et le panneaux interdisant de monter après 10h. Il est midi passé, ce garde m'a fait perdre plus d'une heure, c'est pas très bon pour la sécurité ça. Deux heures et demi plus tard, je suis au sommet. Montée assez banale sur un terrain accidenté, mais la vue au sommet est superbe : lacs et glaciers partout autour.
Nuit dans un camping "libre" (gratuit), je me baigne tout habillé dans la rivière pour laver homme et vêtements en une seule fois (une technique qui marche aussi sous la douche). le camping est complet, tous les foyers sont allumés, la forêt fume de partout. Question : pourquoi tant de 4x4 pick-up en Argentine ? Réponse : pour aller chercher du bois mort dans la forêt. Je me demande bien quel est le bilan carbone de l'Argentine avec toutes ces grillades. Je fais misérable à coté avec mes pates au thon. Vers 22h débarque un groupe qui me demande s'ils peuvent s'installer sur mon emplacement, et faire du feu, le foyer étant à 1m50 de la tente. Bon plan, ils ont une pile de viande avec eux. Déjà hier nos voisins de camps sont venus nous apporter leurs excédents de poulet grillé, ils sont bien gentils de me nourrir ainsi chaque soir.

Vendredi 9 janvier (72 km, +600m)
Mes squatteurs sont réveillés de bonne heure (très rare pour des Argentins) ont réactivé le feu, et m'offre le café dès le réveil, comme ça je peux utiliser ma gamelle pour faire de la purée (je n'ai plus de pain ce matin, horreeuur!) Je termine la magnifique piste qui continue à monter-descendre le long des lacs. Seul bémol, il y a trop de touriste en voiture ici et je n'ai jamais respiré autant de poussière qu'aujourd'hui. 2 cyclistes allemand croisés m'indique que la Caraterra Autrale a très peu de trafic, ça me donne encore plus envie d'y être.
A midi je me refait une baignade dans le lac. Il y a de très belles montagnes alpines avec arêtes et petits glaciers suspendus dans cette partie du parc, autour de l'"Alto el dedal" qui aurait fait aussi un bel objectif de trek.
Descente sur Trevelin ou je passe la nuit à l'auberge de jeunesse "casaverde", joli maison en bois dans un jardin paisible.
Samedi, je repasse au Chili, Dimanche je serai sur la Carraterra australe.

Lacs, volcans et la plus grande piste de luge du monde

mercredi 7 janvier 2009, 21:45
Après une longue pause voici la mise à jour du blog. J'attendais la prochaine pluie pour ce faire mais ici ça a été plutôt tempête de beau temps ces derniers jours. De plus, Pascale ayant été la, mes priorités étaient ailleurs.
Je suis resté 3 jours à Santiago, pour l'achat du VTT de Pascale les 18,19 et 20 décembre. Les rues étaient noires de monde, tous à faire ses achats de noël en même temps, c'était ... fatigant.
J'ai fait quelques rencontres intéressantes comme cette Chilienne qui reprend des études d'ingénieur à 38 ans, en même temps que sa fille, n'ayant pu étudier au temps de Pinochet, son père ayant fait parti d'un lot de mineurs de la mine de Chuquicamata (la plus grande du monde), fusillés pour l'exemple. Malheureusement, les chiliens ont aussi tendance à se laisser aller à la bière et ensuite ils deviennent collants.
Pascale est arrivée le samedi 20, je ne lui laisse pas de répits, on prend le bus illico pour Témuco, le shopping ce sera au retour.
On commence par le Parc National de Conguillo, célèbre pour ses Araucacia et son volcan Llaima qui est entré en éruption l'an dernier.
Le jour où on arrive il recommence à fumer, ce qui inquiète le français qui nous héberge dans son gîte. L'an dernier sa saison a été foutue par l'éruption. Le parc est désert, nous rencontrons Didier avec qui nous effectuons une petite rando jusqu'à la neige.
A vélo, Pascale est en forme, elle a envie de se défouler après de trop longues journées de travail et je peine à suivre, j'ai du m'habituer au rythme de Benoît. La veille de noël nous réalisons la plus longue étape depuis le début du séjour : 125 km pour pouvoir atteindre Pucon où nous passerons 3 nuits.
Pucon, c'est la ville du tourisme sportif par excellence : tout est possible ici : randonnée, rafting, kayak, accrobranche, via ferrata, thermes, etc ...
Seulement pour grimper au sommet du volcan Villarica, un cone parfait, on est obligé de passer par une agence. Demander l'autorisation de le faire seul aurait été possible, mais aurait demandé du temps. Lors de l'ascension on se retrouve un peu en troupeau : une quinzaine de groupe d'agence emmenant chacune 15 clients, on doit bien être 200 sur les pentes enneigées du volcan. Nous y rencontrons Thiebault Rogier, un français possédant une agence sportive à St Martin de Los Andes, accompagné de ses parents qui, coïncidence, sont des amis des parents de Pascale. Au sommet, on est saisi par les gaz du volcan, ça débouche le nez !!! (Pascale, une idée pour un nouveau médicament ?) Les guides ne nous laissent pas faire le tour du cratère, apparemment il y aurait des dangers que nous ne percevons pas, ils craignent les gaz, certains pas très sympas comme du Chlore.
Pour la descente, les agences ont trouvé une méthode radicale pour aller vite : on descend en luge, une luge pelle accrochée à la ceinture du sac, le piolet à la main pour se ralentir. Tout le monde fait comme ça et de véritables toboggans se sont creusés depuis le haut de la montagne. 1000m de dénivelé en luge, ça doit être la plus grande piste de luge du monde.
3 jours de vélo plus tard, nous atteignons St Martin de Los Andes. Au passage nous avons pris une pure route pour "bon 4x4" passant par un col à l'est du Villarica, 1000 m de dénivelé avec pas mal de poussage, parfois à 2 pour pousser un seul vélo, la pente devait approcher les 20%, puis passage bien mérité dans des termes, sous la pluie (la première vraie pluie continue depuis 2 mois !), une traversée en ferry sur un magnifique lac au niveau de Porto Fuy pour atteindre l'argentine.
St Martin de los Andes nous a beaucoup décu, trop d'hôtel de luxe ici, et un camping poussiéreux, cher, et trop près de la route.
Dernier morceau avec Pascale : St- Martin à Bariloche, un morceau de 3 jours également. Sur les conseils de Thiebault, nous évitons la route des 7 lacs, trop touristique, trop fréquentée, pour aller dormir au lac Filo Hua Hum. Endroit magnifique, mais aussi le camping le plus cher jusqu'ici : 25 pesos par personne, Benoit, je te laisse apprécier ...
Pour nouvel an, nous nous retrouvons à Villa Llanquin, petit village un peu à l'écart du tourisme de masse, on respire mieux, bien que l'odeur des parilla sur les barbecue soit partout.
Pour terminer, nous choississons d'éviter la route 40 et prendre un chemin de terre en rive droite jusqu'à Bariloche : pas mal de montées-descente avec poussage à 2, des traversée de propriétés privées mais ce n'est pas un problème ici : sur des portails ou en France il serait écrit "défense d'entrer", ici il est écrit "défense de faire du feu" ce qui en Argentine est tout de même une forte contrainte, vu le nombre de grillades et barbeque qu'on voit.
A Bariloche, nous terminons à l'hostal  "La Bolsa des deporte",  lieu ou règne une atmosphère  accueillante et détendue, une bonne musique, une cuisine en libre service, et un dépot-vente où le VTT de Pascale sera revendu dès le surlendemain.
Pascale prends son vol pour Buenos Aires. Malheureusement à BA elle se fait voler ses papier et doit différer son vol retour de 2 jours.
Heureusement elle a pu se faire héberger 2 jours chez des amis, 2 jours d'argentine supplémentaire, 2 jours de piscine - barbecue.
Les montagnes autour de Bariloche sont magnifique : un massif granitique hérissé d'aiguille, et le temps est au beau fixe. Je pars me faire une journée de rando en montagne. Départ en bus de Bariloche (comme à Zakopane, au pied des tatras), jusqu'à Colonia Suiza (une colonie Suisse avec des chalets Suisses et oui !) pour montée au Cerro Lopez (petite escalade facile en excellent rocher), et redescente par la laguna negra.
Un bon tour effectué en 8 heures, pause lecture au sommet comprise, alors qu'il est donné dans le Lonely Planet comme une rando de 2 jours et demi. C'est le début de l'entraînement pour la Transmarocaine.
Le lendemain 4 janvier je quitte à regrets la Bolsa vers El Bolson à la mi-journée, les cuisses bien dures.  Pas d'autre choix possible qu'une route assez passantes mais longeant de magnifiques lacs au fond de vallées glaciaires. En fin d'après midi une route menant au lago Steffen est fléchée. Cela me semble être un endroit tranquille pour aller dormir. Arrivée au mirador, je découvre que le lac est très en contrebas, probablement 200 m de dénivelé, mais il est magnifique, tant pis j'y vais. En fait, illusion d'optique, il y avait 400 m de D-, à remonter le lendemain.
A moins que il y ait une autre option... Sur ma carte assez imprécise (trouver de bonnes cartes est vraiment un problème ici) il y a une trace longeant le rio Manso jusqu'à la route. Je la tente. Au début c'est une piste forestière, et après un camping cela devient un single-track roulant : c'est bon, ça va passer, mais une montée de 200m de D+ s'intercale, avec montées sévères imposant de décrocher la remorque et de transporter le matos en 2 fois, plus quelques troncs d'arbre à franchir. Mais la descente qui suit est pur plaisir. Un single-track à recommander pour les VTTiste non chargés. 3 heures pour faire 10 km tout de même, une répétition de ce qui m'attends entre Villa O'Higgins et El Chalten, bien plus au sud.
Retour à la route avec quelques bonnes montées. Comme Pascale m'a allégée de 4 ou 5 kilos, affaires superflues et remplacement de ma lourde tente par  une sup'air de 800g, j'arrive maintenant à monter à 600m/h, avec 45 kg au total à monter (plus le poids du cycliste) Quelques soucis mécaniques pour atteindre El Bolson, je casse un rayon pour la deuxième fois en quelques jours, il est in-extractible et ma roue libre me re-pose des soucis : je me décide à remplacer ma roue arrière à El Bolson car ensuite les magasins de vélos risquent d'être rares. Ces derniers 15 jours, les petits ennuis mécaniques ont été nombreux. Mon Nakamura de 2000 risque fort d'être terminé à la fin du voyage, je vais pouvoir le laisser sans regrets sur place.
Prochaine étape : Le parc national de Los Alerces, où j'espère faire une petite rando  la journée, puis retour au Chili à Futaleufu.

Traversée des parcs nationaux de l'altiplano Chilien, de Parinacota à Iquique

Mercredi 10 décembre : 34 km
Remontée en bus d'Arica ou j'ai du passer une nuit improvisée. Après un rapide repas à Parinacota, rangement des affaires et départ sous la grêle qui se met à tomber  5 mn après le départ. On remonte au poste frontière 20 km en arrière pour prendre la route de Guallatire.
Franchissement d'un col à 4710m qui sera le plus haut de ce voyage et redescente sur des termes pour y passer la nuit. Ces termes sont aménagées : un bassin se trouve à l'intérieur d'un petit bâtiment, on peut le remplir en connectant un tuyau sur la source d'eau chaude. L'eau est très chaude, impossible de rester plus de 10 mn d'affilé, on alterne bain et sortie à l'extérieur où on ne sent plus du tout le froid alors qu'il fait sous zéro. Il y a la place de dormir dans le bâtiment, au chaud

Jeudi 11 décembre : 81 km
Un début de journée comme on aimerait en faire beaucoup : petit déjeuner dans le bassin d'eau thermale, à 4500 m d'altitude.
Ensuite, ça roule plutôt bien jusqu'à Guallatire. Les volcans environnants sont tous blancs et le beau temps est revenu. Après le repas, ça se gate, le vent de face se lève. Je dois lutter pour arriver à la guardaparque du Salar de Surire, Benoît reste dans ma roue. A la Guardaparque, un refuge est proposé à 5000 pesos la nuit, on préférera monter la tente, d'autant plus qu'on peut utiliser gratuitement la cuisine des gardes. A 21h, les gardes rentrent chez eux, mais laissent le refuge ouvert ... transfert des duvets sur les matelas pour une nuit confortable.

Vendredi 12 décembre, 52 km
Réveil avant le retour des gardes pour un petit dèj à l'extérieur. On est exposé au levant et le soleil tape fort dès sa sortie. Puis 19 km le long du salar pour atteindre une piscine d'eau thermale, hyper chaude, presque trop pour se baigner, mais située dans un cadre magnifique.
La piste est plus étroite et en mauvais état (tôle ondulée) que la veille, souvent seule une trace étroite roule bien le long du bord, mais Benoît ne peut pas la prendre avec sa grosse remorque, et il galère dans la tôle ondulée.  Une montée raide nous même un un col sur la frontière et on passe même à 3 km en Bolivie, contournant un champ de mine (grillagé) où un alpaca s'est suicidé. Une partie de l'après midi est passée une fois de plus à lutter contre le vent qui s'est levé, et la piste continue à être mauvaise. Nuit au bord d'une rivière d'eau chaude, au beau milieu de nulle part.

Samedi 13 décembre, 104 km
Nous nous séparons ce matin : Benoît part sur Colchane puis retourne en Bolivie, tandis que je prends le raccourci vers Iquique passant par Mauque. Le midi,à Mauque, je termine ma nourriture, le village est désert, j'espère trouver à manger une fois sur la route principale sur laquelle je retrouve le goudron mais aussi un fort vent de face. Un panneau touristique indique des termes à 23 km, un village à 31 km, objectif atteignable pour la soirée. Plus loin, je tombe sur un 4x4 en panne : roue et roue de secours crevées, ils me demandent des rustines et de la colle, puis pendant 30 mn on essaie de déjanter le pneu, mais rien à faire, impossible avec le peu d'outils qu'ils ont de disponible.
Pourtant c'était une des épreuves du G4. La nuit est proche, les termes et le village annoncés ne sont pas en vue, je continue à rouler tant que je ne trouve rien à manger, la descente commence, je perd 800 m dans la pénombre et arrive à un hameau semi-désert, ou je plante la tente. Une soupe froide (plus d'essence) et au lit.

Dimanche 14 décembre, 124 km
Pliage du camp en 40 mn, l'estomac vide, puis je me lance dans la grande descente. Les km défilent vite, j'espère voir un restaurant de routier, mais 60 km plus loin toujours rien. Le paysage est désolé, pas la moindre végétation. Au carrefour de Tarapaca rencontre avec un groupe de VTTiste anglais. Il y a un restaurant à Tarapaca, je décide d'y faire un détour pour y manger. A 11h, le pain n'est pas encore cuit à la boulangerie, je me rabat sur le restaurant, mais c'est difficile de se faire servir : trop tard pour le petit déjeuner, trop tôt pour le dîner, va pour un hamburger.
Je reprends la route de Huara, faisant en chemin une petite visite au géant de l'Atacama, un personnage de 120m de haut sur une dune, dans le style des figures de Nazca. Repas et halte prolongée à Huara en attendant que le vent se calme. Il semble s'être calmé, je prend la route  de Pozo Almonte. Erreur, le vent repart de plus belle et je lutte pendant près de 3 h pour faire 32 km. Arrivé fatigué à Pozo Almonte ou je prend le premier hôtel venu et fait un gros repas.

Lundi 15 décembre, 52 km
Réveil à 8h45, soit une heure plus tard que prévu. C'est la course car je sais qu' en direction d'Iquique, le vent de face se lève chaque milieu de matinée et va en se renforçant, rendant l'accès à Iquique très difficile l'après midi.
A 10h30, le vent de face est déjà sensible, il y a 30 km à faire sur un plateau désertique avant de descendre 1000m de dénivelée sur Iquique.
La descente finale sur Iquique est vertigineuse, une 2x2 voie taillée à flanc de colline, dominant la ville et le Pacifique  je dévale aussi vite que les camions. Ouf arrivée en ville pour un déjeuner au marché, puis hébergement à la maison des "professeurs", avec un très bon accueil des cyclistes.

Mardi 16 décembre:
Courses diverses, visite au musé naval (reconstitution de batailles navales lors de la guerre Chili-Pérou), puis je prends un bus "Cama" pour Santiago où Pascale arrive samedi. 24 h de bus m'attendent. Un petit regret en passant devant la plage de ne pas m'y être baigné.

Voici une mise à jour du blog après une longue période sans connexions internet. J'espère en avoir régulièrement maintenant que je suis au Chili

Voila le déroulement jour par jour :
Lundi 24 novembre:
Je me sépare de Benoît qui, fatigué, préfère prendre le bus pour Oruro.
Le RDV est fixé à Sajama dans 5 ou 6 jours. J'irai à Sajama par une route directe traversant le salar de Coipasa au lieu de passer par les parcs chiliens, et Benoît se chargera de retirer de l'argent à Oruro.
Cette journée alterne navigations sur le salar d'Uyuni et coupes dans l'intérieur des terres. Après Tahua, la piste est magnifique passant dans des gorges de grès. Je choisi de rejoindre le Salar de Coipasa au niveau de tres cruces au lieu de prendre l'itinéraire plus classique mais réputé sablonneux passant par Llica et Pisiga. Les locaux nous ont déconseillé cette route sous prétexte que l'orientation y serai trop complexe, c'est donc par la qu'il faut passer. Je me fais indiquer le col par lequel passe le chemin et je l'atteint au mieux, et effectivement les choix de pistes sont nombreux. Je m'arrête pour la nuit à Wilqui, à mi-chemin entre les salars d'Uyuni et Coipasa et passe la nuit dans l'école.
Kilométrage de la journée : 76 km

Mardi 25 novembre:
Aujourd'hui traversée du salar de Coipasa en direction de Coipasa situé sur une ile sur le salar puis en direction de Villa Vitalina et fin de l'étape à Sabaya. Entrée sur le salar de Coipasa au niveau de Très Cruces pas évidente en raison d'un mélange de sable et sel peu roulant sur 4 km avant d'atteindre du sel dur. Très peu de traces de véhicule et le sel roule mal, puis fini par être mouillé. Je fais un pénible 13 km/h au lieu des pointes à 30 km/h sur le salar d'Uyuni. Plus loin ça roule mieux mais le vélo est couvert de sel, je passe la soirée à le nettoyer.
Le soir, rencontre avec Marc et Ludo, 2 français qui arrivent le Lima à pied (www.croqueursdemonde.fr) Ils viennent de grimper le Sajama et me recommandent un guide : Reynaldo. (92 km pour la journée)

Mercredi 26 novembre:
Je prends la piste de Tambo Quemado, piste assez roulante et qui semble de création récente : le tracé ne suis pas celui de la carte et fait des détours par tous les villages. Toute tentative de coupe est vouée à l'ensablement avec poussage sous un soleil de plomb. A la sortie de Sabaya, présence de nombreuses Chulpas, des tombes incas de forme cubique avec une porte en ogive. Certaines ont encore des ossements dedans. Première crevaison après 1977 km. Piste très tranquille, je n'ai croisé qu'une voiture de la journée. Ce soir je bivouaque en pleine nature, vive la tranquillité ! (64 km pour la  journée)

Jeudi 27 novembre
Départ matinal pour échapper à la chaleur. Croisement de quelques militaires à l'exercice. Je fais un détour par la laguna de Sabawa sur laquelle se trouve aménagé un observatoire à flamants roses. Le lieu est ombragé, je m'y repose 3 heures, la journée est chaude. De nouveau de nombreux flamant roses à l'entrée de Macaya. Un peu de sable au niveau du rio Lauca qu'il faut franchir à gué. Surprise, à la sortie de Macaya il faut payer car il s'agit d'une route touristique, mais le fléchage est dans l'autre sens et j'ai raté 2 magnifiques chulpas décorées vielles de 500 ans.
De nouveau bivouac avec le Sajama en vue. (67 km pour la journée)

Vendredi 28 novembre:
Il reste 45 km pour aller à Sajama, j'y serai pour midi pour un repas dans une comédor. Le temps à changé et un gros orage se déclare sur le Parinacota qui devient tout blanc. Je ne suis pas trop en forme et passe l'après midi au lit avec un mal d'estomac. Benoît n'est pas encore arrivé. Repas le soir à l'hostal Sajama, l'unique restaurant ouvert en cette période de basse saison.

Samedi 29 novembre:
Au petit déjeuner je suis informé qu'une capture de Vicunas va se faire pour les tondre. On m'indique ou c'est, j'y vais à vélo malgré les sourires moqueurs des locaux. En fait c'est à 20 km au lieu des 12 annoncé, mais je trouve parfaitement le lieu : une vallée encaissée dans laquelle sont tendues 2 rangées de filets en entonnoir. Environ 200 rabatteurs contournent les 2 crêtes de la vallée pour pousser les vicunias dans les filets. Arrivé tard, je me retrouve avec un groupe de
rabatteurs: des gamins de 12 à 15 ans que je suis. Ca monte à 700m/h et on est à 4800m. Ca devient plat, ouf, mais non ça se met à courir, je m'accroche mais ils m'on un peut fatigué ces gamins, j'ai pu sentir le manque d'oxygène dans mes muscles. Ensuite, on dévale pleine pente en ligne vers les vicunas. Déception, la plupart d'entre eux ont pu s'échapper, il n'en reste que 6 alors qu'on en espérait en capturer 40.
Le repas est servis avant la tonte. De nombreux officiels venus de La Paz sont présents. En effet, la capture des Vicunias n'est autorisée que depuis 5 ans, auparavant c'était une espèce en voie de disparition. La tonte a lieu devant les caméras de toutes les télévisions de Bolivie, présentent pour l'occasion. Il parait que la laine de Vicunas se vends jusqu'à 350 dollar le kilo. Malheureusement, sur les 6 vicunas capturés,
3 étaient trop jeunes pour être tondues. Au retour, arrêt aux termes pour un bon bain chaud.
Benoît arrive à la tombée de la nuit et est chaud pour attaquer le Parinacota dès le lendemain.
La batterie de mon appareil photo est déchargé et je ne pourrai pas la recharger avant 5 jours en raison de coupures de courant.

30 novembre et 1er décembre: Ascension du Parinacota.
Ce volcan se trouve sur la frontière Chilienne. Il y a environ 20 km d'approche depuis Sajama, en 4x4 uniquement et c'est facturé 100 dollars. Nous partons à vélo avec nos sacs de montagne malgré les mises en gardes des locaux que le sable rends impossible le passage à vélo. Le cheminement n'est pas évident et nous devront laisser les vélos 5 km avant le parking car trop de sable. Parti le matin de Sajama à 11h nous atteignons le camp haut à 5100m à 18h.
Le lendemain, départ à 2h30. Le cheminement est évident au début, de moins en moins marqué par la suite et nous terminons dans 5 cm de neige récente qui accroche merveilleusement. Au sommet à 7h15, à 6342m, nous avons le temps de parcourir l'impressionnant cratère et d'aller au point culminant chillien d'ou nous avons une vue magnifique sur les lacs chilliens. La descente se fait tout droit dans des pentes sablonneuses et il suffit d'une heure pour descendre confortablement les 1200 m de dénivelée. Retour fatigué à Sajama vers 17h.

2 décembre: Journée de repos, dans les eaux thermales, face au Sajama, et organisation pour l'ascension du Sajama le lendemain. Nous choisissons finalement Reynaldo, le guide recommandé par Marc et Ludo.
Pav, un anglais nous accompagnera, il est très motivé pour grimper le Sajama, il se trouve que c'est suite à une rencontre avec Marc et Ludo qu'il a eu cette idée.

3 et 4 décembre: ascension du volcan Sajama, le point culminant de Bolivie à 6542 m.
Départ tardif car la mule n'est pas au RDV, notre guide trouve in -extremis un porteur qui va monter l'eau, la nourriture et la tente au camp haut à 5600m. Il se trouve que c'est un des gamins qui a tenté de me fatiguer lors de la capture des vicunas. Le lendemain réveil à minuit après une mauvaise nuit pour cause de vent. Nous montons lentement dans le noir dans un terrain qui ne parait pas toujours très stable. Mieux vaut ne pas voir ce qu'il y a en dessous. Les lumières de La Paz apparaissent au loin. On atteint la neige au lever du jour et nous devons cheminer dans un labyrinthe de pénitents aussi haut que nous. La rimaye se franchit bien, le sommet est atteint vers 9h00. Du sommet on aperçoit quasiment toutes les montagnes de Bolivie : Huayna Potosi, Illimani, Condoriri ... A la descente, un rappel doit se faire dans la partie en rocher pourrie, on se demande ou le guide va trouver un point dans ce terrain pourri, et en fait le point d'attache de la corde c'est le guide, à l'ancienne quoi !
Retour à Sajama bien tard, bien fatigué par les variations d'altitude.
vendredi 5 décembre : Normalement journée de repos, mais je vais à Tambo Quemado à 20 km faire du change car Benoît n'avait pas tiré suffisamment d'argent pour payer le guide. A Tambo Quemado il y a de l'internet, le premier depuis 2 semaines et j'y rencontre 2 cyclistes Allemands, Gérard et Andrei. Le soir grosse fête à Sajama pour la graduation de 4 élèves du village. Tout le village viens leur offrir des cadeaux ... et boire des bières et autres alcools forts. Tout le village se retrouve assez rapidement complètement bourré, jusqu'à ce qu'il y ait pénurie de bière.

samedi 6 décembre: vraie journée de repos, eaux thermales.

Dimanche 7 décembre:  Passage au Chili en passant par Tambo Quemado.
Départ assez tardif (10h30). On est sur la route internationale reliant La Paz à Arica. Bizarrement, le revêtement est excellent coté Bolivien, pourri coté chillien. La frontière se trouve sur un col à 4670 m d'altitude, nouveau record d'altitude à vélo. Nous passons la nuit à Parinacota ou nous gouttons au confort chillien après 3 semaines de Bolivie. Parinacota est un des plus haut village chillien, à 4400m d'altitude.
58 km pour la journée

Lundi 8 décembre: Nous profitons de la voiture du patron de l'hôtel pour descendre à Putre, à 50 km de la et 1000 m plus bas, pour tirer de l'argent.
Malheureusement la banque est fermée, c'est un jour férié, il faudra revenir le lendemain. Petite promenade l'après-midi écourtée par la pluie.

Mardi 9 décembre: Je redescend à Putre, d'abord à vélo pour rejoindre la route nationale, je laisse mon vélo chez les carabiniers pour continuer à Putre en camion. Benoît est resté à Parinacota, il n'avait pas envie de revenir à Putre. Malheureusement la banque de Putre de prends que Mastercard, je suis obligé de descendre jusqu'à Arica, au bord du Pacifique pour tirer de l'argent. Le prochain bus est dans 4 h, trop tard pour faire l'aller-retour dans la journée, je retourne faire du stop sur la route à camion. Un camion Bolivien me prends, mais il est lourdement chargé et on a 3500m à descendre : on descend au frein moteur, bien moins vite qu'à vélo, ça va mettre du temps pour arriver à Arica. Un camion s'est mis en vrac dans une épingle à cheveux, la route est coupée pendant une heure, mais j'en profite pour changer de véhicule et trouve un bus plus rapide. Parti à 8h30 de Painacota, j'arrive à 16h30 à Arica. Retourner à Parinacota dans la journée va être difficile.

Une nouvelle éclair

samedi 6 décembre 2008, 18:58
Voici une nouvelle eclair :
Nous avons réussi l'ascension du Volcan Sajama hier, le plus haut sommet de Bolivie a 6542 m d'altitude.
Un CR plus complet viendra dans les jours qui viennent
Laurent

Désert du Salar de Uyuni

19 novembre: Journée passée à Uyuni à réparer la roue de Benoît, opération compliquée car son axe n'est pas aux standards locaux.

20 novembre: 75 km
Visite au cimetière de train d'Uyuni à 6h30 du matin, ça évite la foule de touristes. Ensuite Benoît doit régler des affaires persos et on ne s'élance qu'à 11h30 à destination du Salar, avec un plein vent de face.  Les mirages sont nombreux. On trouve l' "Oros del Salar", une source d'eau qui bouillonne au milieu du Salar. Nous croisons de nombreux motards français qui font un rallye touristique à moto pendant 1 mois en Amérique du sud. On croise aussi une équipe de télévision française qui prépare un reportage sur le Salar. Impossible d'atteindre l'ile d'Inca Huasi (ile au cactus), le bivouac sur le Salar s'impose. La dernière heure à rouler sur le Salar a été d'une grande sérénité. Ce bivouac est tout simplement irréel, merveilleux. On dors bien sur le Salar et il n'a pas fait si froid, il a du à peine geler. (75km au total)

21 novembre : 90 km
Lever à 5h40 pour observer le lever du soleil sur le Salar. C'est toujours aussi merveilleux. Le bivouac est vite plié et à 7h nous somme en route vers l'ile au cactus. Toujours pas une voiture, quelle sérénité, le sel roule bien. L'arrivée sur l'ile au cactus donne l'impression d'accoster à un port. Par contre, c'est le piège à touriste : 15 bolivianos pour se promener sur le petit sentier aménagé. Hôtel et restaurant sur place. Heureusement il existe de variantes plus sauvage. Deuxième petit déjeuner pour moi en compagnie de 3 savoyards à vélo. On se rajoute 20 km pour aller visiter l'ile du Pescado. Puis on tire un azimut sur le Volcan Tunupa. Malheureusement il n'y a pas de bonne piste et le sel, très irrégulier nous ralenti.
Nous accostons au niveau d'un village, mais nous loupons le chenal d'accès et nous embourbons dans des terrains mous sur le bord, puis devons pousser et slalomer au milieu de muret de pierres pour rejoindre le village. Benoît fini complètement vidé et décide que demain sera jour de repos pour lui.

22 novembre: Je monte à pied en direction du volcan Tunupa à 5400 m d'altitude. les couleurs sont magnifiques : rouge, jaune, blanc. Ce volcan est simplement endormi. Il présente un cratère ouvert d'un coté, comme s'il avait explosé. Je n'atteint pas le sommet, je bloque devant une traversée en terrain raide et instable. Au retour j'apprends que contrairement à ce qu'annoncent les agences, il n'est pas possible d'arriver au sommet.
A la redescente, je tombe sur un groupe qui a les clé de la grotte dans laquelle se trouvent les momies découvertes il y a 4 ans. Ce sont des momies datant de l'an 1200 environ.
Benoît se repose pendant ce temps.

23 novembre: Je décide de rester une journée supplémentaire à Coquesa pour faire le tour du volcan Tunupa à vélo. Le volcan Tunupa empiète sur le Salar, il doit être possible d'en faire le tour en alternant Salar et pistes. Je démarre par 10 km de navigation sur le Sala. Cette fois j'arrive parfaitement à repérer les balisage pour débarquer au village de Jiriri. Une fête s'y déroule, j'y jette un oeil mais ne reste pas, tout le monde à l'air déjà bourré alors qu'il n'est que 10 h du mat. Je continue par une piste qui coupe une presqu'ile puis traverse plusieurs village qui semblent inoccupés, et pour cause ils sont tous à Irpana pour une fête rituelle organisée par l'association locale de producteurs exportateurs de Quinoa . Pour faire venir la pluie c'est simple : on égorge 2 lamas, on leur arrache le coeur, on prononce quelques phrases magiques et le tour est joué. Il faudra surveiller le ciel les jours qui viennent. Je reste quelques temps à cette fête ou j'ai du mal à refuser tous les verres de bières et d'alcools divers qui me sont proposés. J'assiste à l'inauguration du siège de leur coopérative : des bureaux avec des PC tout neuf et des portraits du Ché sur les murs. On joue de la musique et on y danse. Je fini par m'éclipser pour terminer mon tour du Volcan.

24 novembre: Je vais partir en direction de Sajama en passant par le Salar de Coipasa. L'itinéraire est parait-il difficile à trouver mais je suis confiant maintenant que je maîtrise la navigation sur les Salar.
Benoît souhaite faire une pause, il me rejoindra à Sajama en bus.

Arrivée mouvementée à Uyuni

jeudi 20 novembre 2008, 21:53
Nous avons quitté à regret Tupiza Dimanche dernier (16 novembre) après être retourné à VTT dans le labyrinthe de canyons. Il faut dire que nous étions bien installé à l'hôtel Mitru et sa belle piscine ensoleillée et on mangeait bien dans les "comédors" à 10 bolivianos (un peu plus d'un euro le repas) Les paysages à la sortie de Tupiza continuent d'être magnifiques. J'ai fait renforcer ma remorque par 2 tiges de contre-ventement pour éviter qu'elle ne s'affaisse de nouveau (tiges noires sur la photo) et il semble que cela fonctionne bien.
En chemin je me fait doubler par un couple de Grenoblois, qui voyagent avec un Vito, presque le même que celui de Christophe. On leur souhaite bien du courage sur les pistes défoncées de Bolivie. Pour finir la journée, la route monte, monte, le vent de face se renforce et on se retrouve à bivouaquer à près de 4000m d'altitude au couché du soleil dans une ruine qui nous protège heureusement du vent.
Lundi, c'est la journée "montagnes Russes": montées et descente ne font que s'enchaîner dans un paysage toujours magnifique. On atteint les 4200 m d'altitude, malgré tout il fait bon et nous roulons en manche courte presque toute la journée. En chemin nous nous ravitaillons dans une exploitation minière, mais les kilomètres n'avancent pas : seulement  30 km au bout de 5 heures d'effort. Sur notre droite, le Cerro Chorolque et ses 5552m attirent le regard, ainsi que son village minier perché sur ses flans à près de 5000m d'altitude.
La piste, étroite, est relativement tranquille, en moyenne un véhicule toutes les 30 minutes. Mais à 10 km d'Atocha, un embouteillage se produit : un bus est arreté sur le bas coté, Benoît le double doucement, ce qui n'est pas du gout du 4x4 qui le suit, accélère brutalement et lui roule sur la roue extérieure de sa remorque, comportement incroyable! La roue est complètement détruite et Benoît fini l'étape dans le bus jusqu'à Atocha.
Atocha est une ville minière au confort très spartiate et aux ressources limitée. Impossible de réparer ici, nous passons la nuit et prenons le bus du lendemain pour Uyuni située à 100 km.
La piste entre Atocha et Uyuni aurait été un enfer, en bus on est encore plus secoué qu'à vélo, et de nombreux bancs de sable auraient compliqué notre progression.
Uyuni est devenu une ville très touristiques : resto et bar branchés, hôtels et agences de voyage à tous les coins de rue. Nous cherchons à réparer la roue de Benoît mais ce n'est pas simple car son modèle de roue est très spécifique, il faut en récupérer le moyeu, le re-percer au diamètre des rayons d'ici qui sont très larges, et  les artisans locaux ne sont pas très coopératifs pour le moment.
Le Salar de Uyuni nous attend. Nous avons croisé 2 cyclistes espagnols et 3 cyclistes savoyards qui s'y sont rendu ce matin. Espérons que nous pourrons les rejoindre bientôt.

Tupiza, le far west Bolivien

dimanche 16 novembre 2008, 22:20
Ca y est, nous sommes rentrés en Bolivie, changement d'ambiance à la ville frontière : souks et marchands ambulants dans la rue. Nous ne nous attardons pas dans la ville frontière de Villazon. Pour aller à Tupiza,
2 routes possibles : la route principale ou bien une petite route passant plus à l'ouest. Je suis partant pour cette deuxième option, mais à force de trop se renseigner, les locaux ont réussi à nous dissuader de la prendre :"route à même le lit de la rivière avec des bacs à sables impossibles à vélo". Une fois sur la route principale, toute droite à travers la Puna, les quelques bus et camions qui passent nous noient sous la poussière et je m'en veux d'avoir céder, j'aurai préférer encore pousser dans le sable que de me prendre la poussière à chaque véhicule.
A mi-chemin nous nous arrêtons dormir dans un petit village où on nous propose une salle de classe. Benoît fait le cours aux quelques enfants curieux venus nous voir.
Le lendemain, la deuxième roue de la remorque de Benoît casse, il finira en camionnette, les pieds au sec. La fin de la route n'est pas terminée et on passe à même le lit de la rivière avec des gués pouvant atteindre 40 cm de profondeur.  Les gorges qui mènent à Tupiza sont exceptionnellement belles.
Arrivée à Tupiza en fin de matinée, Benoît a déjà trouvé un réparateur qui va lui refaire des axes de roue selon une conception  "locale" à priori plus robuste. Il fait faire un axe de rechange. J'en profite pour y faire renforcer ma remorque qui se déforme toujours un peu.
L'après midi, je suis les recommandation du Lonely Planet : une randonnée à cheval dans les environs de Tupiza, pays de Butch Cassidy et Sundance Kid, 2 célèbres figure du Far West venus commettre leurs dernier forfait en Bolivie. En réalité, je me retrouve 3 heures sur le dos d'une carne pas capable de faire plus de 30m au trot, à oublier.
Ce samedi, nous prenons une journée pour explorer à pied les canyons des environs de Tupiza. Randonnée absolument magnifique en terrain d'aventure ou nous ne rencontrons personne, il semble que les touristes restent sur les circuits aseptisés que leur proposent les nombreuses agences locales. L'industrie touristique semble bien rodée à Tupiza.
Nous nous sommes questionnés sur l'opportunité de faire un "Jeep tour" au Sud Lipez, mais avons renoncé à cette idée car : 1) ce serait 4 jours avec beaucoup trop de temps passé assis en voiture, et 2) nous allons voir les mêmes types de paysages lorsque nous traverserons les parcs nationaux chiliens (et 2bis : je l'ai déjà fait il y a 10 ans).
Demain nous partons pour Uyuni, 200km de piste assez difficiles selon les cyclistes que nous avons croisés.

Ces 9 derniers jours ont été riches en évènements

jeudi 13 novembre 2008, 21:25
Ces 9 derniers jours ont été riches en évènements, nous sommes maintenant à La Quiaca, aux portes de la Bolivie, l'ambiance et les paysages ont changés radicalement.
De Salta, nous avons pris la route directe pour Jujuy, route très étroite et sinueuse au milieu d'une luxuriante forêt subtropicale, très peu fréquentée et sur laquelle nous tombons au sortir d'un virage sur un cycliste allemand, lourdement chargé et parti depuis longtemps.
A Jujuy, nous nous arrêtons le temps de visiter la cathédrale et voir le premier drapeau argentin et reprenons la route en direction de la montagne que nous abordons par la vallée de Humahuaca, une vallée  aux formations géologiques de couleurs magnifiques, mais également chargé d'histoire, avec de nombreux sites archéologiques, et cadre de nombreuses batailles lors de la guerre d'indépendance d'Argentine. Cette vallée est une voie de communication naturelle avec la Bolivie, qui était alors un bastion espagnol. Nous nous attardons dans de joli petits villages très touristiques et effectuons une journée de repos à Humahuaca. Enfin pas vraiment, car une fête typiquement locale a lieu à Rodero, un village à proximité. Nous nous y rendons et passons la journée à observer cette fête rituelle destinée à demander la fertilité de la terre en vue de la prochaine récolte. Ici par contre, aucun touriste n'est en vue.
Une autre fois nous nous sommes arrêté manger chez l'habitant. Celui-ci nous a indiqué l'emplacement de gravures rupestres que peu de gens s'arrêtent pour voir. En vélo, c'est l'idéal pour aller explorer les trésors de la vallée.
Les jours suivants, nous arrivons sur la Puna, ce haut plateau semi-désertique à 3500m d'altitude. Une nuit nous sommes arrivé dans un village minier ou il n'y avait quasiment rien et le seul hôtel était fermé. Nous avons bivouaqué dans le parc et une famille nous a gentiment accueilli pour le dîner.
Jusqu'à Abra-pampa, nous étions sur la route n°9 impeccablement revêtue.
De la nous décidons de rejoindre La Quiaca en passant par la Laguna de Pozuelo, 120 km de piste nous attendent. La laguna de Pozuelo est un des 2 monuments nationaux naturels d'Argentine. Nous avons bivouaqué au bord du lac, pour observer ses flamants roses. Très farouches, ils s'envolent dès qu'on tente une approche, mais au matin notre tente se trouve à contre jour, ils ne nous voient plus et pouvons les approcher au soleil levant. Spectacle magnifique que nous contemplerons un moment.
Ces 2 jours de pistes se sont déroulés dans un environnement très aride, ou nous n'avons pas vu d'eau couler. Notre gestion de l'eau a pu être testée, nous avons pu évaluer notre besoin en eau à 4,5 litres par jour par personne. Le lac était salé, mais quelques habitations dispersée existent autour, en particulier une école où nous nous sommes ravitaillé en eau. L'eau est pompée du sol au moyen d'un moteur alimenté par un panneau photovoltaïque, astucieux !
Les derniers 35 km de pistes sont ultra-cassant : de la tôle ondulée, appelée "cerucho" ici. C'est la qu'un des axes de roues de la remorque de Benoît casse. Par chance, une camionnette passe 5 mn plus tard et embarque Benoît à La Quiaca. Je continue la piste seul, en pestant contre le choix de Benoît d'avoir pris cette remorque "low cost", en fait une remorque pour enfant valant 4 fois moins cher que la mienne, et dont les roues monobras sont un point de faiblesse évident. La piste est affreuse et à l'arrivée je ne peux que constater que la partie arrière de ma remorque s'est dessoudée.
En fait, cette remorque, semble-t-il une copie de la Convénience-I de TW-Bent vendue sous la marque "M-Wave", donnait des signes de faiblesses depuis plusieurs jours. Pliable, elle avait tendance à s'affaisser. 
"Aussi solide qu'une Bob" m'avait dit le vendeur, faut pas les croire ces vendeurs.
A 21h, nous trouvons un métallurgiste-tourneur pour qui la réparation ne posera pas de problème. Ah dans ce pays on trouve des gens bricoleurs et débrouillards, quel bonheur, pas besoin de tout jeter à la première panne comme en France.
Je profite de la journée de repos forcé pour aller visiter Yavi. Le soir les remorques sont réparées.
Ce matin, nous sommes sur le départ pour la Bolivie, franchissement de frontière légal pour commencer, puis objectif la ville de Tupiza.

Arrivée à Salta

mardi 4 novembre 2008, 21:41
Finalement, 2 jours ont été nécessaires pour ralier Salta. Il vaut mieux ne pas se fier à l'apparente petitesse des distances sur la carte, car ici le terrain est immense, grandiose, mais difficile de par sa dimension énorme.
Nous  avons quitté à contre coeur Cachi et ses somptueux paysages pour s'attaquer à la montée au col de Piedra Molina, avec ses interminables lignes droites et avec vent de plein face, ce qui a singulièrement ralenti notre progression, par moment nous étions scotché à 10 km/h sur le plat, moins en monté. Nous sommes passé au col dans le brouillard pour descendre par une bonne piste et atteindre un coin de bivouac à proximité d'une cafétéria, et ... d'un groupe de base jumpers.
Ce fut un bivouac paisible. Le matin le soleil est revenu et se dévoilent devant nous de belles falaises de grès. Brusquement un bruit de parachute qui s'ouvre : les bases jumper sont en action, nous avons pu les photographié lors de leur saut. Après atterrissage, ils nous révèlent qu'ils n'y a que 6 base jumper en Argentine et ils sont la !
La suite de la descente dans la vallée fut très belle et nous avons rallié Salta sans histoire. Nous sommes hébergé chez Ramon, une personne qui héberge des cyclo-touriste ou nous partageons une chambre avec Nancy et Randy, 2 américains qui voyagent depuis 2 ans et demi (voir www.hobobiker.com).
Salta est une joli ville animée, chargée d'histoire, nous y prenons 2 jours de repos, laissant également le temps à benoît de compléter son blog (voir http://benoitpollet.blogspot.com) Ce mardi nous partons pour Jujuy puis Humahuaca.

Cachi, coeur des vallees Calchaquies

samedi 1 novembre 2008, 10:07
Nous somme de passage a Cachi, coeur des Vallée Calchaquies, village touristique. Hier nous avons parcouru 65 km de piste supplémentaire. En cherchant des ruines pre-colombiennes indiquée dans un guide, nous nous sommes égaré et somme arrive a un charmant hôtel ou nous n'avons pas pu résister de passer la nuit.
Pour une fois, on s'est lâché : piscine, excellent repas, belles chambre, ca fait du bien de temps en temps. Nous allons prendre a l'instant la route de Salta, le prochain village est loin, peut être 100 km avec un col a 3300m a passer, mais après 160 km de piste, le goudron revient. Atteindrons-nous le prochain village ce soir ou bivouaquerons nous sur le bord de la route ?

Déja le 5 eme jour, au coeur des vallées Calchaquies

jeudi 30 octobre 2008, 19:16
Aujourd'hui, c'est déjà le 5eme jour de voyage, nous sommes arrivé au coeur des Vallées Calchaquies. Ces 5 jours ont été riches en évènement et nous ont laissé peu de temps morts.
Samedi dernier nous avons pris le départ accompagnés de Rodrigo, Horacio, et Monica. Dès les premiers tours de roue on s'aperçoit qu'on est chargé, trop chargé, surtout Benoît et sa carriole et nous laisserons quelques affaires à nos amis le lendemain. La montée démarre,, au milieu d'une forêt humide sous un ciel menaçant, et après quelques heures nous avons surmonté les 1600 m de dénivelées et arrivons à la résidence secondaire de Monica à El Mollar pour un repos bien mérité, tandis que la pluie se déchaîne. Nous ferons un gros repas et passerons une bonne soirée jusqu'à ... tard dans la nuit.
Réveil tardif le lendemain puis nous partons pour  Tafi del Valle, haut lieu touristique et sportif, un raid aventure y est prévu dans 2 semaines mais nous ne pouvons pas attendre si longtemps. Ensuite nous montons lentement au col de l'infernillo (le petit enfer), à 3050 m d'altitude sur une route heureusement revêtue la plupart du temps. De l'autre coté du col, le climat s'assèche radicalement et nlus rencontrons nos premiers Cactus (appelé ici cardonès).
Lors de la redescente, nous croisons 2 cyclistes suisses sur des vélo couché partis pour 16 mois entre Alaska et Terre de Feu, de purs aventuriers (voir www.panamerica.ch). Ils nous indiquent une bonne adresse ou dormir au prochain village, chez un allemand original qui a élu domicile ici après avoir couru le monde. Nous passons une agréable soirée en sa compagnie.
Le lendemain, nous visitons les ruines inca de Quilness du même nom que la bière argentine puis faisons route vers Cafayate, célèbre pour ses vins. Après la sieste, le vent de face nous ralenti considérablement et nous n'atteindrons Cafayate qu'a la tombée de la nuit, fatigué.
Lors du petit déjeuner à Cafayate, nous sommes décidé à partir tot pour une fois. C'était sans compter avec les rencontres que nous allons faire: plusieurs français sympathiques dont 2 cyclistes, Annick et Bruno qui arrivent de Bolivie et qui nous donneront de précieuses informations.(www.roulmaloute.com).
Nous partons sur la route des vins qui doit nous amener à Cachi à 160 km d'ici. Après San Carlos, le bitume cesse, la piste est mauvaise : sableuse et caillouteuse, elle roule très mal, notre vitesse est divisée par 2, parfois nous roulons à moins de 10 km/h sur le plat, et il fait chaud, ça cogne pas mal. Nous nous arrêtons à l'ombre dans un petit hameau pour la sieste et refaire le plein d'eau.
Un indien y habite, plein d'humour il nous raconte sa vie ici et va mettre ses beau habits pour poser devant sa maison. Il est fier d'habiter sur la route 40 : la route la plus longue du monde. Il semble préoccupé par les prix du pétrole et souhaiterait cultiver des bio-carburant, si seulement il disposait de plus d'eau pour mettre plus de terre en culture. Mais est-ce une bonne solution ? La suite de la piste est très belle au soleil couchant, on se trouve dans une vallée fertile entourée d'un désert, les paysages sont grandioses, très minéral, on se croirait dans les grands parcs des états -unis. La piste continue à mal rouler, les 10 derniers km sont en montagnes russes et nous n'atteignons l'"oasis"' d'Angastaco qu'à la tombée de la nuit. Très fatigué, nous effectuons une bonne nuit réparatrice dans ce charmant village du bout du monde qui semble vivre des quelques vignobles plantés dans les zones irriguées.
Aujourd'hui, nous avons décidé de nous limiter à une étape de 42 km pour atteindre Molinos, village du bout du monde également. Heureusement ça roule mieux, la vallée s'élargie, les vignobles sont de plus en plus nombreux (toujours la route du vin) et terminons l'étape pour un tardif repas de midi et un repos bien mérité dans ce village qui contre toute attente dispose d'une connexion internet.
Demain nous irons à Cachi, village principal des Vallée Calchaquies célèbre également pour ses vignobles.

Déjà 3 jours en Argentine, 3 journées bien remplies ! 

vendredi 24 octobre 2008, 19:41
L'arrivée à Buenos Aires s'est faite sous l'orage, les bords de piste de l'aéroport jonchés de grêlon. J'ai passé quelques heures à Buenos Aires avant de prendre le bus pour Tucuman, malheureusement une après midi bien humide, les trombes d'eau ont continué toute la journée. Buenos Aires semble être un haut lieu du shopping, on en profitera au retour car la mes bagages sont remplies.
La ville de Tucuman, située au bout de la plaine argentine à 1300 km de Buenos Aires a été atteinte après une nuit confortable de bus couchette.
C'est ici que les Andes débutent brutalement.
Je retrouve Benoît à l'adresse convenue à notre "Hostale". La première préoccupation a été de lui acheter son VTT, ce faisant nous faisons connaissance avec plusieurs VTTistes locaux qui nous proposent une petite sortie à VTT à l'heure de la sieste (en gros entre 13h et 17h, voire plus tard ) Nous montons au sommet de la colline qui surplombe la ville : 800 m de dénivelé pour atteindre le sommet coiffé d'un Christ Redempteur, le 4eme plus haut du monde parait-il.
L'ambiance de la sortie était super-bonne, il y avait de nombreux cyclistes locaux sur les routes et chemins, nos amis étaient content de rouler avec nous, et Patricia, la championne locale en a oublié d'aller chercher ses enfants à l'école. Horacio n'est retourné travailler qu'à 18h passées Hier soir nous avons été invité dans un excellent restaurant avec des quantités phénoménale de viande super bonne, nos estomacs nous le rappellent ce matin.
Aujourd'hui nous effectuons les derniers préparatifs, et demain nous partons avec Rodrigo qui nous emmène dans son camion pour sauter 40 km de route nationale et attaquer la montée à Tafi del vallé : 60km de route de montagne pour 1600m de D+, et nous seront chargés !

Ca y est, le départ !

mardi 21 octobre 2008, 22:07
Ouf, ça a été mouvementé, mais ça y est, après y avoir passé la journée mon sac est fait et je suis dans le TGV qui m'emmène à CDG.
Peut-être que j'ai vu un peu trop grand en fixant la date de départ le lendemain des sélections du Challenge Land Rover G4, car ces sélections, ce sont 3 jours de vie intenses !
Cette année, le programme ne manquait pas de piment, avec des "collectives tasks" intéressante du style décrocher un 4x4 suspendu dans les arbres à 1m du sol, une CO de nuit très captivante, bien qu'un cran en dessous de celle mythique des sélections de la Clusaz il y a 3 ans, et cette fois la part belle au pilotage du 4x4 dans des terrains cassant, et un entretien de motivation avec Gérard Fusil, of course.
Au final, je suis 3eme à seulement 3 points (sur 1000) de Romuald Viale, très à l'aise sur les ateliers de corde. Le vainqueur est Sébastien Camus, très impressionnant. Je décroche une place de remplaçant, mais pour le moment, place au voyage.

Le départ du voyage est retardé.

mercredi 15 octobre 2008, 20:53
En effet, j'ai décidé de répondre positivement à une invitation à venir disputer les sélections du Challenge Land Rover G4 qui ont lieu vendredi samedi et dimanche prochain, avec en cas de sélection une possible participation à cet évènement qui se déroulera en Mongolie au début de l'été prochain. Bref, un évènement qu'il aurait été dommage de rater.
Le départ est reporté à lundi prochain, par chance des places se sont libérées à la dernière minute sur le vol Air France de Buenos aires.

Quelques infos sur le voyage

lundi 13 octobre 2008, 21:29
" Bientôt le départ pour 4 mois de voyage aventure à VTT en Amérique du sud. Les préparatifs du voyage depuis chez Pascale à Lyon, ont été intenses ces 2 dernières semaines.
Une bonne nouvelle, je ne voyage plus seul mais accompagné de mon ami montagnard Benoit Pollet, grand skieur alpinisme reconverti au VTT pour l'occasion.
Le départ est fixé à Tucuman, dans le nord-ouest Argentin. Nous débuterons par explorer les vallées Calchaquies pour nous échauffer, région de population indienne, avec des pistes défoncées ayant vu passer le Camel Trophy il y a quelques années, Ensuite nous passerons à Salta et Jujuy, région extraordinairement belle parait-il, puis montée vers les hauts plateau et la ville Bolivienne de Tupiza, prenant le temps d'effectuer au passage quelques petits trek à la journée. De la, une fois acclimaté, nous nous élancerons vers Uyuni via le sud Lipez.
Pour finir, nous envisageons une sortie de Bolivie vers les volcans Sajama et Parinacota. Nous espérons pouvoir louer le matériel nécessaire à l'ascension de ce dernier (alt 6300m)  en arrivant au Chili, profitant de notre acclimatation sur les hauts plateaux. Cela devrait nous occuper jusque fin novembre.
Ensuite, nous descendrons le long du Chili, effectuant de grand saut en bus sur les routes trop fréquentée, et je retrouverai Pascale le 20 décembre pour pédaler et marcher 15 jours dans la région des Lacs et Volcan, à cheval entre Chili et Argentine.
Une fois Pascale repartie, nous descendrons vers le sud sur la mythique "Carreterra Australe", alternant vélo et traversées de lac en ferry, pour atteindre les parcs nationaux de Torres del Paine et du Fitz Roy, ou nous prendrons quelques jours pour trekker. Pour finir, nous pousserons jusqu'au bout du monde, à Ushuaia."

Ca y est, mon Blog est ouvert ! Bienvenue !

Un rêve, beaucoup de courage, un brin de folie... voilà les mots qui pourraient résumer cette aventure.
Album photo Laurent en Argentine